Niveau 2  : Les Accidents De Décompression

| Introduction | Rappels | Causes & Mécanismes | Symptômes | Conduite A tenir | Prévention |

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Dernière mise à jour 16/04/2007 22:53

INTRODUCTION :

Pour comprendre les accidents de décompression, il faut bien avoir compris les lois de Henry et Mariotte ainsi que les mécanismes de la circulation et de la respiration. 

L' objectif du niveau 2 est de comprendre les mécanismes des accidents de décompression. De par ses prérogatives il n'aura pas à traiter ces accidents, il évolue sous la responsabilité d'un directeur de plongée dont c'est le rôle. Ces accidents étant sournois, il doit savoir déceler chez ses coéquipiers tous symptômes permettant un traitement rapide. Il devra dans ce cas alerter le directeur de plongée qui se chargera de gérer l'accidenté.

RAPPELS :

• L'air est composé d'environ 20% d'oxygène et de 80% d'azote (à Patm = 1 bar : Pp N² = 0,8). 

• L'oxygène de l'air est consommé par l'organisme ce qui n'est pas le cas de l'azote qui va se retrouver en excédant dans l'organisme du plongeur pendant et après la plongée.

• Les facteur de dissolution (Loi de Henry) : Nature du gaz, Nature du liquide (Tissus ou compartiments), pression (donc de la profondeur), de la température du corps humain (37°C), du temps (Durée de la plongée), de la surface de contact, de l'agitation (efforts pendant la plongée).

• Loi de Mariotte : P1V1 = P2V2 = constante.

CAUSES ET MÉCANISMES :

• Pendant la plongée , la quantité d'Azote augmente plus ou moins en fonction des tissus (compartiments).

• Lors de la remontée :

• L'Azote reprend sa forme gazeuse dés qu'il y a sursaturation, les petites bulles peuvent être éliminées par la circulation et la respiration.

• Si la remontée s'effectue trop rapidement, les bulles grossisses avant que l'échange pulmonaire (hématose) ne soit réalisé il se produit alors un blocage de la circulation sanguine, c'est l'embolie gazeuse.

• Si on effectue pendant la remontée une manœuvre de Valsalva, ou un gonflage du S.S.G. à la bouche, il se produit une hyper pression pulmonaire, supérieure à la pression des micro bulles, celles-ci ne pouvant traverser la paroi alvéolaire repartent dans la circulation sanguine. La pression ambiante diminuant leur volume grossit et il se produit un blocage de la circulation sanguine.

• Si on dépasse la sursaturation critique il se produit un dégazage incontrôlé des grosses bulles conduisant au blocage de la circulation sanguine.

• Si les cellules ne peuvent être alimentées en oxygène elles subissent des dommages irréversibles.

SYMPTÔMES :

• Ils dépendent des tissus atteints.

• Ils apparaissent entre la sortie de l'eau et les 6 heures suivantes.

ACCIDENTS CUTANÉS : (Puces & Moutons)

• Ils sont bénins mais peuvent annoncer un accident neurologique qui lui est plus sérieux.

• Plus fréquent chez les plongeurs en combinaison étanche.

ACCIDENTS OS ARTICULATIONS CARTILAGES ET MUSCLES (Ostéo-articulaires) : (Bends)

• Douleur lancinante à une articulation, un membre qui devient de plus en plus aiguë au fil du temps.

NEUROLOGIQUES : 

• Fatigue générale, pâleur, angoisse.

• Douleur violente au niveau des omoplates ou des lombaires.

• Fourmillement dans les membres (jambes le plus souvent).

• Impossibilité d'uriner.

• Perte des sens (vue, ouie, parole)

• Paralysies : (similaires à celles d'une surpression pulmonaire)

• Monoplégie.

• Hémiplégie.

• Quadriplégie.

• Paraplégie (Impossible avec une surpression pulmonaire) due à un dégazage au niveau de la moelle épinière.

• Syncope et mort.

CARDIAQUES : 

• Infarctus du myocarde par dégazage dans une artère.

PULMONAIRE :

• Insuffisance respiratoire aiguë, due au dégazage dans l'artère pulmonaire ou l'une de ses branches.

DE L'OREILLE INTERNE :

• Vertiges, perte d'équilibre, nausées (parfois au palier), audition difficile ou impossible (Dégazage dans l'oreille interne centre de l'audition et de l'équilibre).

DÉCOMPRESSION EXPLOSIVE :

Due à une remontée très rapide :

• Défaillance cardiaque.

• Surpression pulmonaire associée.

CONDUITE A TENIR : 

POUR INFORMATION UNIQUEMENT

• Ne pas croire que cela va passer.

• Mettre en position déclive tête en bas.

• Sécher, réchauffer, rassurer.

• Oxygène normobar à 15 litres par minute.

• Si conscient donner un comprimé d'aspirine non effervescent 500 mg.

• Faire boire 1 à 2 litres d'eau d'eau douce.

• Faire uriner si c'est possible.

• Alerter et faire transporter d'urgence vers un centre de recompression (caisson hyperbare).

PRÉVENTION :

  ATTENTION IMPORTANT

• Respecter les consignes du Directeur de Plongée données sur le bateau avant la plongée (Topographie du site, Profondeur, Durée de la plongée, Consignes particulières de sécurité, etc.).

• Respecter la vitesse de remontée (le fait de respecter la vitesse de remontée c'est comme un premier palier que l'on réalise)

• Faire les paliers qui sont indiqués par la table ou l'ordinateur. Les paliers doivent être réalisés :

• à la bonne profondeur et pas à 1 ou 2 m près (ils sont réalisés à l'horizontale afin que l'ensemble du corps soit à la profondeur du palier).

• ne pas économiser l'air au palier, se ventiler correctement et forcer sur le temps d'expiration.

• Ne pas changer de tables ou d'ordinateur entre deux plongées.

• Respecter les règles préconisées dans les tables en cas de remontées anormales, ou respecter les indications de l'ordinateur.

• En cas d'effort important lors de la plongée, il ne faut pas allonger les paliers au hasard : il faut suivre les indications de l'ordinateur ou de la table. On peut si les conditions le permettent (absence de houle de courant de surface) allonger la durée du palier à 3 m (c'est le seul qui peut être allongé sans risque).

• Pas de manœuvre de Valsalva lors de la remontée ou au palier.

• Pas d'effort important pendant la plongée : se mettre à l'abri du courant, prendre des repères visuels  au fond (point fixe) et palmer utile pour se caler au dessus du repère, se déhaler à l'aide des mains sur un rocher etc.

• Pas d'effort important après la plongée (pas de sport).

• Ne pas pratiquer d'apnée après une plongée.

• Ne pas prendre l'avion (pressurisation à 0,8 bar équivalent à 2000 m d'altitude), pas d'excursion en montagne et cela pendant 12 heures après la dernière plongée.

• Ne pas plonger en cas de fatigue importante (physique ou morale).